Salman Rushdie (607) - Des questions et des jinns
Prologue
On sait peu de choses, même si on a beaucoup écrit à ce sujet, de la nature véritable des jinns, ces créatures faites de feu sans fumée. Sont-ils bons ou mauvais, diaboliques ou bienveillants, cela fait l’objet d’âpres discussions. Ce que l’on admet généralement, ce sont les caractéristiques suivantes : ils sont fantasques, capricieux, impudiques, ils se déplacent très vite, changent de taille et de forme et réalisent bon nombre de vœux des mortels, hommes et femmes, qu’ils en décident ainsi ou s’y trouvent contraints, et leur perception du temps est radicalement différente de celle des êtres humains.
Salman Rushdie (607) - Des questions et des jinns
Des jinns et des hommes
Par leur nature mystérieuse, surnaturelle, les jinns suscitent chez les hommes un étrange mélange de curiosité, de fascination et de crainte. Qui sont-ils ? Existent-ils vraiment ? Quelle interprétation faut-il donner à leur apparition ? Bon ou sombre présage ?
Il apparaît finalement que le sentiment que suscite ces créatures chez les hommes traduit leur état d’esprit. Scepticisme à propos de ce qui échappe à la science, à la raison, à la rationalité. Espoir d’un quotidien meilleur, d’une guérison. Volonté de s’enrichir, de puissance, de pouvoir. Peur du mauvais œil, de la malédiction. Souhait de connaître ce qu’il y a de l’autre côté du miroir. Parfois un peu tout à la fois ou une perception qui évolue selon les moments de vie...
Existe t-il une autre forme de vie ? Que deviennent nos proches disparus ? Faut-il avoir peur de la mort ? Les hommes n’ont pas besoin de jinn pour se poser des questions.
Salman Rushdie (607) - Des questions et des jinns
Mais ils ont besoin des jinns pour se poser...
Mais ils ont besoin des jinns pour se poser des réponses. Parce qu’ils ont tout essayé en matière de connaissances. Ils ont scruté de leurs grands yeux braqués les espaces infinis, ils ont creusé la terre à ne plus savoir où gratter, ils ont fouillé les océans jusqu’à plus soif, ils ont déterminé les lois de la physique et ont décidé de termes philosophiques, ils ont inventé Dieu et puis, lassé du manque d’originalité, ils l’ont tué, et avec lui tous leurs espoirs d’élucidation. Contemplant le spectacle ridicule de leur vide institué - on avait mis au point la technologie informatique croyant s’amuser un temps - les hommes se sont retrouvés par petits groupes, espérant avoir l’espoir de quelque chose. Le premier n’a pas eu d’idée. Le deuxième non plus. Pas plus le troisième qui se demandait, à l’instar des autres, ce qu’il venait faire là, en pleine forêt, pour inventer quelque chose plutôt que rien. Enfin, le dernier - des vieux romanciers l’avaient déjà écrit : les derniers seront les premiers - parla :
" Pourquoi chercher une force originelle, un Dieu créateur, quand on sait que ce sont de petits êtres qui peuplent le monde, et qui nous soufflent les plus belles histoires ? "
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L’anthologie
Heureusement que certains des écrits sur ces êtres mystérieux ont traversé les temps ; lors d’un de mes voyages dans la ville d’Heidelberg il y a quelques années, j’eus le privilège d’avoir entre les mains l’unique exemplaire connu de la seule anthologie éditée à ce jour.
L’auteur, mi-jinn mi-homme, dans son introduction et sous le couvert de l’anonymat, décrit certains pans de son existence étonnante et semble-t-il insaisissable à ses propres yeux.
J’aimerais tenter de vous retransmettre la sensation que j’eus à cette lecture.
Chaque mot semblait habité de petits éclats sautillants, des étincelles qui seraient venues se loger au creux de mon corps.
Salman Rushdie (607) - Des questions et des jinns
Mille et un souhaits
Les jours qui suivirent furent lourds de conséquences. Le crépitement des sens et des acceptions débordait mes pensées, dont je perdais le fil. Mes lapsus coquins me faisaient rougir les oreilles et mes velléités de silence ne faisaient qu’empirer la situation. Je me sentais aux prises avec des énergies contraires et énantiosèmes. Au lieu de mon bonjour madame habituel, je m’entendais dire "Punch Hour Patate !" à ma chef de bureau, exact reflet de mes pensées à son égard.
Si je gardais le silence, mes cils se crispaient malicieusement et quand, pour éviter qu’on ne lise dans ma rétine mes agitations intérieures, j’abaissai pudiquement à demi les paupières, j’avais malgré moi un air lubrique que je ne savais effacer.
J’étais pris à mon propre jeu. Ce dont j’avais douté autrefois était lumineusement, irrévérencieusement et incompréhensiblement réel.
Jusqu’au jour où je saisis l’intérêt de mes syllabes intempestives. Il suffisaient de connecter mon imaginaire et de libérer mes désirs pour dompter ce feu qui me brûlait les lèvres. Acceptant de focaliser mes fantaisies sur un de mes souhaits favoris, je métamorphosai ma chef en une belle jardinière, l’afflublant d’un abondant lexique potager. La réalité se modelait à mes souhaits, claire, facile, géniale !
Les mauvaises langues accusent les jinns de m’avoir soumis à leur bon vouloir ; pour ma part, j’ai bien l’impression d’avoir enfin pris le pouvoir démo, le pourvoi des maux, le pou voire d’aime-mots...
Salman Rushdie (607) - Des questions et des jinns
La malédiction...
Un jour de pleine nuit ,un homme plutôt louche sortit d’une maison en bois et en pierres. Moi j’observais par la fenêtre de ma chambre (ma chambre est au deuxième étage). Soudain l’homme se transforma, pendant ce temps moi j’étais descendu dans le noir. l’homme c’était transformé en loup-garous et il me fixai de ses yeux noir comme la nuit et bleu comme le ciel (un mélange des deux), et moi comme un somnambule je le regarder ,comme ça, d’un air qui mélange la peur et la surprise. Soudain je vis une lampe a huile et comme on était dans le noir je me jetas sur elle je la frota. La lampe deviens cramoisie et un éclair en sortit soudain je vu un jinn. Il me proposas de réaliser 3 voeux. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir et soudain je dis dans un souffle comme si ma vie en dépendais (ce qui étais le cas) que je voulais ne jamais avoir étais la et soudain je me retrouva dans mon lit comme si rien ne s’étais passer. Je me demandas si c’était juste un simple rêve mais non la lampe et le jinn était sur ma table de nuit. Toute la nuit je réfléchis au 2 voeux qui me réstais mais avant d’avoir prise ma décision je m’endormis en pensant que je pouvais libérer le jinn... Et ces ce que je fis. FIN